Tout s’explique

Les capacités de frappe de la Russie en question

  • L’Ukraine veut se doter d’un « bouclier aérien », après une importante salve de frappes russes ces derniers jours.

  • L’armée russe, qui enregistre depuis septembre des revers sur le terrain, cherche à reprendre le dessus.

  • Sur quels pays l’Ukraine peut-elle compter pour se défendre contre les missiles russes ?

    L’Ukraine a reçu son premier système de défense anti-aérienne venu d’Allemagne, a déclaré hier soir le ministre ukrainien de la Défense. Il a précisé que le pays allait prochainement recevoir des États-Unis des systèmes de missiles de défense anti-aérienne avancés. Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a déclaré aujourd’hui que fournir de tels systèmes à l’Ukraine devait être « la priorité absolue » pour les pays membres de cette alliance militaire. La Russie a mené une importante série de frappes en Ukraine ces derniers jours, y compris sur des grandes villes comme Kiev, la capitale, et Lviv, dans l’ouest du pays. Une nouvelle frappe a fait sept morts aujourd’hui dans un marché à Avdiïvka, près de la ville de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, selon les autorités locales. Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré lundi que ces « frappes massives » étaient une réponse à la destruction partielle samedi du pont reliant la Crimée à la Russie.

  • Quelles sont les capacités de frappe de la Russie ?

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a demandé hier la création d’un « bouclier aérien » au-dessus de l’Ukraine, a affirmé que la Russie avait tiré 84 missiles sur l’Ukraine dans la seule journée de lundi et 28 hier matin. Michel Goya, ancien colonel devenu historien militaire, a déclaré hier à RTL que l’armée russe utilisait pour ces frappes « de très vieux missiles, des années 1960, qui n’ont aucune précision », ce qui pose selon lui la question « de savoir jusqu’à quel moment les Russes pourront continuer ». Dimitri Minic, spécialiste de la Russie à l’Ifri, un centre de réflexion, a estimé hier auprès du Monde que le stock russe de missiles de croisière modernes était « bien entamé », mais qu’il existait « probablement une limite que l’armée russe ne franchira pas, pour maintenir une quantité acceptable dans le cas d’un conflit militaire contre l’Otan ». La Russie a également utilisé des drones iraniens pour mener ses frappes, a déclaré Volodymyr Zelensky.

  • Où en est le conflit sur le terrain ?

    Cinq nouvelles localités ont été reprises par l’armée ukrainienne aux troupes russes dans le sud de l’Ukraine, a annoncé aujourd’hui la présidence ukrainienne, selon l’AFP. Les troupes ukrainiennes ont entamé début septembre une contre-offensive qui leur a permis de récupérer le contrôle de territoires et de villes clés dans l’est et le sud du pays [voir une carte]. Le général Vincent Desportes, professeur de stratégie, a déclaré hier sur BFMTV que les intenses bombardements menés par la Russie marquaient une volonté du président russe, Vladimir Poutine, d’affirmer : « Je ne suis pas mort, vous les Européens qui m’avez vu enfoncé, je suis en mesure de réagir. » La politologue Anne de Tinguy a expliqué au HuffPost que l’armée russe cherchait à « terroriser la population ukrainienne pour la faire plier » et à « affaiblir davantage le potentiel économique de l’Ukraine », puisque les frappes ont notamment touché des infrastructures énergétiques.

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