Emmanuel Macron a annoncé que le bonus écologique allait passer à 7 000 euros pour la moitié des ménages.
L’intérêt environnemental des véhicules électriques n’est pas toujours garanti.
Qu’a annoncé Emmanuel Macron ?
Dans une interview publiée hier soir dans Les Échos, Emmanuel Macron a annoncé que le bonus écologique permettant aux ménages d’obtenir une réduction lors de l’achat d’une voiture électrique ou hybride serait porté de 6 000 à 7 000 euros pour « la moitié des ménages, les plus modestes ». Il a affirmé que 700 000 bonus écologiques avaient été distribués durant son premier quinquennat. Selon les données de l’Avere-France, une association défendant le développement de l’électrique, en 2021, les véhicules électriques représentaient 8,3 % des immatriculations, contre 1,1 % en 2016. En juin, le Conseil de l’UE, qui rassemble les ministres des États membres en fonction du sujet concerné, a adopté la fin de la commercialisation, dès 2035, des véhicules neufs émetteurs de gaz à effet de serre dans l’UE. Cet objectif de « 100 % de véhicules électriques » en 2035 « est nécessaire pour tenir nos objectifs climatiques et est une opportunité pour réindustrialiser notre pays », a déclaré Emmanuel Macron aux Échos.
Quel est le bilan carbone des voitures électriques ?
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), un établissement public, a estimé dans un avis publié la semaine dernière que sur l’ensemble de sa durée de vie, une voiture électrique roulant en France avait un bilan carbone deux à trois fois inférieur à celui d’un modèle similaire thermique. Cette performance est conditionnée par une batterie « de capacité raisonnable » – moins de 60 kWh, ce qui peut « permettre jusqu’à 450 km d’autonomie homologuée sur une berline compacte », selon l’Ademe. Avec une batterie de taille supérieure, « l’intérêt environnemental n’est pas garanti », précise l’Ademe, qui recommande de choisir « un modèle de véhicule le plus petit et léger possible ». Le véhicule électrique n’étant « pas neutre en carbone », l’organisme estime qu’il « convient donc avant tout de réinterroger la place de l’automobile dans nos déplacements » et « de faire du véhicule électrique une brique parmi une offre de services de mobilité plus large et diversifiée ».
Comment les constructeurs mènent-ils leur reconversion ?
Les grands constructeurs automobiles, y compris français, ont annoncé, ces dernières années, des projets de développement de leur filière électrique. Le groupe allemand Volkswagen a affirmé fin 2021 qu’il allait investir 89 milliards d’euros dans le secteur. Emmanuel Macron a déclaré aux Échos qu’il souhaitait voir atteindre « le million de véhicules électriques produits en France en 2027 », au moyen de « trois grands projets de gigafactory de batteries électriques ». Sur Franceinfo ce matin, le maître de conférences en économie Bernard Jullien a expliqué qu’à l’heure actuelle, le secteur français était « presque contraint » de recourir à des technologies et matières premières « assez largement chinoises ». La Plateforme automobile, qui représente des entreprises de la filière automobile française, avait calculé en décembre que la filière française compterait entre 15 % et 30 % d’emplois en moins en 2030 par rapport à 2019 en raison de la transition électrique.
Pour aller plus loin
Notre panorama sur la voiture électrique.
Les explications du ministère de l’Économie sur le bonus écologique.
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