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Les métaux stratégiques

Imerys a annoncé lundi le lancement d’un grand projet d’extraction de lithium sur son site de Beauvoir, dans l’Allier. L’entreprise française de production et de transformation de minéraux industriels prévoit de produire à partir de 2028 suffisamment de lithium pour fabriquer environ 700 000 batteries de véhicules électriques par an, réduisant ainsi la dépendance aux importations de ce métal. Le lithium fait partie des métaux dits « stratégiques ». Ils sont essentiels à la politique économique des États et à la transition écologique, mais leur exploitation pose des problèmes environnementaux et éthiques.

Le concept

Un métal stratégique est « indispensable à la politique économique d’un État, à sa défense, à sa politique énergétique ou à celle d’un acteur industriel spécifique », explique le site Minéralinfo, édité par le ministère de la Transition écologique et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), un organisme public placé sous la tutelle du gouvernement. Les métaux stratégiques comprennent par exemple le cobalt, le cuivre ou encore le lithium, mais aussi les « terres rares », un groupe d’une dizaine de métaux essentiels à la fabrication de produits de haute technologie (écrans, smartphones, voitures électriques, etc.). « Le nom de terres rares induit souvent en erreur puisqu’on sait aujourd’hui que la somme de tous ces métaux représente 0,026 % de la croûte terrestre, loin devant le nickel (0,008 %), le zinc (0,007 %) et l’argent (0,0000075 %) » et ils « ne sont donc pas si rares », observe Minéralinfo. « Ce qui est plus rare et localisé en revanche, c’est de les trouver en concentrations naturelles à des niveaux économiquement exploitables », précise le site.

Les dates clés

  • 1986
    La Chine, premier producteur de terres rares

    En 1986, le dirigeant chinois Deng Xiaoping approuve le programme 863, un plan qui vise à accélérer le développement technologique de la Chine, en identifiant plusieurs secteurs stratégiques d’investissement, parmi lesquels celui des terres rares. « Très tôt, la Chine s’est rendu compte que les terres rares étaient indispensables aux futures révolutions digitales et énergétiques », explique à B‌r‌i‌e‌f‌.‌m‌e Emmanuel Hache, économiste prospectiviste au centre de recherche IFP Énergies nouvelles. « Les pays occidentaux, dont les États-Unis – qui étaient dans les années 1960 le premier producteur mondial de terres rares –, ne voulaient plus réaliser les activités d’extraction et de raffinage sur leur territoire, car elles avaient un coût environnemental élevé. Ils ont délocalisé ces activités en Chine, où le coût de la main-d’œuvre était très bas », poursuit-il. Deng Xiaoping déclarera en 1992 : « Le Moyen-Orient a le pétrole, la Chine a les terres rares ». 40 % des réserves mondiales de terres rares se trouvent en Chine et en 2021, le pays a assuré 60 % de la production mondiale, selon l’Institut d’études géologiques des États-Unis (USGS), un organisme public.

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