L’invasion russe de l’Ukraine a débuté le 24 février 2022. Un an après, Brief.me revient en cinq dates significatives sur différentes phases ayant marqué la première année de ce conflit, qui a fait plus de 8 000 morts civils à ce jour, selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
En 2014, dans un contexte d’instabilité politique en Ukraine, des groupes armés ukrainiens pro-russes, soutenus par des forces russes, prennent le pouvoir en Crimée, une péninsule du sud de l’Ukraine. Un référendum entérine en mars 2014 le rattachement de la Crimée à la Russie. Une insurrection armée pro-russe se développe également dans les provinces de Donetsk et de Lougansk, dans le Donbass, une région de l’Est, où des séparatistes revendiquent l’indépendance. Elle conduit à une guerre civile avec l’armée ukrainienne. Depuis 2014, l’Ukraine s’est rapprochée de l’UE et de l’Otan. Cette alliance militaire de 30 pays a renforcé sa présence en Europe de l’Est en raison de « l’insécurité à la périphérie de son territoire », relate-t-elle sur son site. Fin 2021, la Russie demande à l’Otan de s’abstenir de tout nouvel élargissement. Le 21 février 2022, le président russe, Vladimir Poutine, dénonce dans un discours une « crise sécuritaire » en Europe et voit une éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’Otan comme « une menace ». Il reconnaît l’indépendance des provinces séparatistes de Donetsk et de Lougansk, où les forces russes pénètrent ensuite.
Dans une allocution, Vladimir Poutine annonce à l’aube du 24 février 2022 le lancement d’une « opération militaire spéciale » en Ukraine. Il affiche l’objectif de « démilitariser » et « dénazifier » le pays. Les troupes russes envahissent aussitôt l’Ukraine depuis la Russie, la Biélorussie, la Crimée et la mer Noire [voir une carte]. L’armée russe bombarde plusieurs villes, dont Kiev, la capitale. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, décrète la mobilisation générale. L’invasion russe fait face à une forte résistance des forces ukrainiennes. Dans les premières semaines du conflit, la Russie s’empare de Kherson, dans le Sud, mais échoue à prendre Kiev et les troupes russes se retirent du nord de l’Ukraine. Les combats se concentrent alors dans l’Est et le Sud. En avril, la Russie revendique le contrôle de Marioupol, une ville portuaire stratégique sur la mer d’Azov après plusieurs semaines de siège.
En avril 2022, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme accuse les troupes russes d’actions pouvant « constituer des crimes de guerre », dont des bombardements de zones peuplées et des exécutions de civils. À Boutcha, en banlieue de Kiev, une mission de l’ONU a documenté les meurtres d’une cinquantaine de civils, « y compris par exécution sommaire ». Les forces russes ont occupé cette ville en mars. Après leur retrait, des cadavres gisant dans les rues, les poings liés, et des fosses communes ont été découverts. L’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch fait également état de disparitions forcées, d’actes de tortures et de pillages de la part des forces russes. Une enquête du New York Times révèle des faits de violences sexuelles par des soldats russes à Boutcha. La Russie a démenti tout crime de guerre à Boutcha.
À partir de fin août 2022, les forces ukrainiennes entament une contre-offensive dans les régions de Kharkiv (Est) et de Kherson (Sud) [voir une carte]. Elles reprennent en quelques jours plusieurs localités dans l’Est, prenant au dépourvu les troupes russes. Ce revers, rendu possible par l’aide militaire apportée par les pays occidentaux à l’Ukraine, amène l’exécutif russe à déclarer fin septembre la mobilisation de 300 000 Russes. En novembre, le ministre russe de la Défense ordonne aux troupes de se retirer de Kherson, la seule capitale régionale conquise, pour éviter un encerclement. Par la suite, la ligne de front restera globalement stable et les combats se concentreront dans le Donbass. La Russie n’enregistrera aucun gain significatif au cours de l’hiver, à l’exception de la ville de Soledar, dans le Donetsk, en janvier 2023, avec la participation du groupe de mercenaires russes Wagner.
En novembre, Volodymyr Zelensky présente un plan de paix en 10 points lors d’un sommet du G20, qui rassemble 20 des principales puissances économiques de la planète, en Indonésie. Il propose le retrait des troupes russes d’Ukraine, le rétablissement de l’intégrité territoriale du pays ainsi que l’indemnisation par la Russie des dommages causés. « Nous ne parlerons à personne dans ces conditions », réagit le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, fin décembre. Vladimir Poutine déclare début janvier que la Russie est prête au « dialogue », à condition que le régime ukrainien reconnaisse « les nouvelles réalités territoriales » de l’Ukraine. Les négociations de paix sont inexistantes à ce jour. Les dernières discussions directes de paix entre les deux parties ont eu lieu en mars 2022.
Le président américain, Joe Biden, annonce le 25 janvier 2023 l’envoi à l’Ukraine de 31 chars lourds Abrams. Le gouvernement allemand fait une annonce similaire le même jour et plusieurs autres pays suivront. L’exécutif ukrainien réclamait ce type d’équipement à ses alliés depuis plusieurs semaines. « Le soutien militaire a pris du poids au fil du temps », relève l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale, un centre international de recherche installé en Allemagne, dans une publication du 21 février. Les États-Unis ont accordé le plus important soutien à l’Ukraine en valeur absolue – plus de 73 milliards d’euros –, devant les pays et les institutions de l’UE – 55 milliards d’euros au total –, selon un décompte de cet institut arrêté au 15 janvier. Il note que la livraison d’armes à l’Ukraine a suivi un même schéma : « Les États-Unis mènent, l’Europe suit. »
Volodymyr Zelensky a appelé le 27 février 2022 les citoyens étrangers qui le voulaient à venir combattre en Ukraine, arguant qu’il ne s’agissait pas seulement d’une guerre contre l’Ukraine, mais aussi « contre l’Europe ». Il a créé à cet effet la Légion internationale pour la défense de l’Ukraine et a mis en place un régime sans visa pour ces volontaires. Le recrutement se fait dans les ambassades ukrainiennes à l’étranger. Au 6 mars 2022, près de 20 000 étrangers venant de 52 pays s’étaient engagés, selon le gouvernement ukrainien. Parmi eux ont figuré des Français, dont le nombre n’est pas connu.
Pour aller plus loin
Notre panorama sur l’Ukraine.
Le dossier de Brief.eco sur les conséquences économiques de la guerre en Ukraine.
Notre chronologie sur le conflit ukrainien de 2014.
Une carte interactive du Monde sur l’évolution de la ligne de front.
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