Tout s’explique

Craintes sur les marchés financiers après la faillite de SVB

  • Les autorités californiennes ont fermé vendredi la Silicon Valley Bank, liée au secteur de la tech.

  • Face au risque de propagation des difficultés à l’ensemble du secteur bancaire, les analystes se veulent rassurants.

  • Quelles sont les premières répercussions de la faillite de la banque SVB ?

    Plusieurs grandes banques européennes, comme les françaises Société générale et BNP Paribas, ont vu leur valeur en bourse baisser de plus de 6 % aujourd’hui, dans un contexte de fortes incertitudes sur les marchés financiers après la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB). Les autorités de l’État américain de Californie ont fermé vendredi cette banque confrontée à des problèmes de liquidités. Il s’agit de la plus importante faillite bancaire aux États-Unis depuis la crise financière de 2008. Les autorités ont fermé hier une autre institution financière, Signature Bank. La Réserve fédérale, la banque centrale des États-Unis (Fed), a annoncé hier garantir des possibilités de refinancement à hauteur de 25 milliards de dollars (23,3 milliards d’euros) pour les établissements bancaires faisant face à un manque de liquidités.

  • Comment expliquer la faillite de SVB ?

    SVB était une banque principalement utilisée par les entreprises du secteur des nouvelles technologies. Or les difficultés rencontrées par les entreprises de la tech depuis quelques mois ont poussé des clients de SVB à retirer leurs dépôts. Pour récupérer des liquidités, elle a dû revendre des obligations – des titres de dette d’État ou d’entreprises [lire une définition] – dans lesquelles elle avait investi une partie de ces dépôts. Toutefois, la valeur de ces obligations avait fortement diminué en raison de la hausse des taux d’intérêt décidée par la Fed pour lutter contre l’inflation. Les taux d’intérêt plus élevés rendent les nouvelles obligations plus intéressantes que les anciennes, ce qui diminue la valeur de ces dernières. SVB a donc perdu de l’argent en revendant ses obligations. Cette situation a inquiété de nombreux clients qui ont souhaité à leur tour retirer leur argent, ce qui a empiré la situation et provoqué un mouvement de panique surnommé « bank run » et la faillite de l’établissement.

  • En quoi la situation diffère-t-elle de celle de 2008 ?

    Les spécialistes des banques et les responsables politiques se veulent pour l’heure rassurants quant à un risque de propagation des difficultés de SVB et Signature Bank à d’autres établissements. SVB était une banque finançant des entreprises d’un secteur particulier, ayant « un nombre limité de clients et un périmètre limité d’intervention », a expliqué Éric Delannoy, président du cabinet de conseil Tenzing, vendredi à RFI. Un responsable du Trésor américain a déclaré à l’AFP que le système bancaire était « beaucoup plus résilient et doté d’une bien meilleure assise qu’avant la crise financière » de 2008. Le président américain, Joe Biden, a souligné hier la réponse « rapide » des autorités financières et appelé aujourd’hui les habitants de son pays à « avoir confiance » en un système bancaire qu’il a qualifié de « solide ». Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a affirmé ce matin sur Franceinfo qu’il ne voyait pas de « risque de contagion » au système bancaire français.

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