Tout s’explique

L’Otan a livré 230 chars et 1 550 véhicules blindés à l’Ukraine

  • Plus de « 98 % des véhicules de combat » promis à l’Ukraine ont été livrés, selon l’Otan.

  • La livraison de ces chars pose plusieurs défis techniques.

  • Qu’a déclaré le secrétaire général de l’Otan ?

    Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, une alliance militaire de 31 pays, a annoncé aujourd’hui que l’alliance avait livré à l’Ukraine plus de « 98 % des véhicules de combat » promis au pays. Il s’agit de « 230 chars de combat et 1 550 véhicules blindés », a-t-il précisé. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, avait communiqué des chiffres identiques la semaine dernière. En février, l’aide militaire apportée à l’Ukraine par les pays membres de l’Otan depuis le début de la guerre s’élevait à près de 67 milliards d’euros, d’après l’institut de recherche économique allemand IfW Kiel. Le Royaume-Uni, puis les États-Unis, l’Allemagne et d’autres pays avaient annoncé en janvier l’envoi de chars à l’Ukraine, qui en réclamait à ses alliés. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé début avril que l’armée russe devait se préparer à une contre-offensive ukrainienne, sans annoncer de date précise.

  • Quels défis techniques pose la livraison de chars à l’Ukraine ?

    L’acheminement de chars vers le front ukrainien nécessite l’usage de trains ou de convois de camions. Si une frappe russe sur un convoi est peu probable tant que celui-ci se trouve dans un pays allié n’étant pas officiellement en conflit avec la Russie, il en va différemment une fois le convoi entré en Ukraine. Sécuriser les ponts constitue « un point clé pour l’Ukraine, non seulement pour déployer les chars sur les lignes de front, mais aussi pour les alimenter en carburant et en pièces de rechange », écrivait en janvier Sean Ashcroft, rédacteur en chef de Supply Chain Digital, un magazine spécialisé. Mykola Volkivskyi, ancien conseiller du président du Parlement ukrainien, a déclaré au média britannique I en février que l’armée ukrainienne utiliserait « l’art de la tromperie » et des appareils anciens comme « appâts » pour faire diversion en plus de recourir à une importante couverture aérienne.

  • Où en est le conflit ?

    La situation reste « très stable » sur l’ensemble du front, écrit régulièrement depuis mi-mars le ministère français des Armées dans ses points sur le conflit en Ukraine. La ville de Bakhmout, dans le Donbass, une région de l’est de l’Ukraine, demeure « l’épicentre des combats », précise le ministère dans son dernier point, daté d’hier. Il y estime que la position ukrainienne est « critique » puisque les axes de ravitaillement des troupes ukrainiennes sont sous le feu des forces armées russes. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, les combats ont fait près de 180 000 morts ou blessés dans l’armée russe et 100 000 parmi les troupes ukrainiennes, estimait en janvier le chef d’état-major norvégien. Le conflit a fait plus de 8 500 morts et 14 400 blessés parmi les civils, selon un bilan publié lundi par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, qui reconnaît que ses chiffres sont sans doute très sous-évalués.

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