La Cour des comptes, un organisme chargé du contrôle de la dépense publique, a estimé mardi dans un rapport que « le respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de méthane » appelait « nécessairement une réduction importante du cheptel » bovin. Le syndicat d’agriculteurs FNSEA et le ministre de l’Agriculture ont dénoncé une « stigmatisation » des éleveurs. L’élevage bovin occupe une place centrale dans l’agriculture française, bien que la production et la consommation tendent à se réduire depuis les années 1980.
L’élevage bovin inclut les troupeaux producteurs de lait (races laitières), les troupeaux dont la viande est destinée à la consommation par l’être humain (races allaitantes) et ceux pouvant avoir ces deux fonctions. Dans les boucheries, le bœuf peut être de la viande de vache (femelle) ou de bœuf (mâle castré). « L’élevage bovin s’est développé historiquement en France, car il se prêtait bien à la géographie de divers territoires, en particulier dans les zones montagneuses comme le Massif central, le Jura ou les Pyrénées, où l’on ne peut pas faire de culture de céréales par exemple », explique à Brief.me Marie-Pierre Ellies-Oury, professeure à Bordeaux Sciences Agro et chercheuse en sciences animales à l’Inrae, un institut de recherche public spécialisé dans l’agriculture. En 2020, l’élevage bovin occupait près du tiers de la surface agricole utile en France, selon la Cour des comptes. La France possédait en 2022 le premier cheptel de bovins (environ 17 millions de têtes) de l’Union européenne, loin devant l’Allemagne, l’Irlande, l’Espagne et la Pologne, d’après l’institut européen de statistiques Eurostat.
Une loi promulguée en décembre 1966 accélère la sélection génétique des animaux d’élevage et le développement de l’insémination artificielle. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les autorités françaises encouragent le secteur agricole à produire le plus possible afin de « nourrir la France ». « On a orienté la sélection pour faire des animaux très gros producteurs, très efficaces », souligne Marie-Pierre Ellies-Oury, que ce soit pour le lait ou pour la viande. Les régions se spécialisent, comme en Bretagne, où sont élevées des vaches laitières produisant de grandes quantités de lait. Cette sélection génétique axée sur les races pures est une spécificité française, tandis que les Britanniques, les Américains ou les Néo-Zélandais « travaillent davantage sur le croisement de races », pointe Marie-Pierre Ellies-Oury. L’hyper-sélection des vaches en France pose plusieurs problèmes, explique la chercheuse : « Elles sont très exigeantes en termes d’alimentation, plus susceptibles de tomber malades et leur reproduction est plus compliquée ».
Inscrivez-vous pour poursuivre votre lecture !
Essayez gratuitement Brief.me pendant 30 jours.
Sans engagement ni carte bancaire.
29 avril 2023
La pollution atmosphérique provoque chaque année la mort prématurée de plus de 1 200 personnes de moins de 18 ans dans les 32 pays membres de l’Agence européenne pour l’environnement, a annoncé lundi cet organisme de l’UE. L’agence observe que le niveau des polluants atmosphériques s’est amélioré… Lire la suite
14 janvier 2023
Un groupe d’experts mandatés par l’ONU a publié lundi un rapport montrant une amélioration de l’état de la couche d’ozone. Si les actions menées actuellement pour la protéger se poursuivent, les experts de l’ONU estiment qu’elle devrait retrouver son état de 1980 – avant son appauvrissement… Lire la suite
24 juin 2023
Le dirigeant de l’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré vendredi dernier Emmanuel Macron à l’Élysée. Il s’agissait de la deuxième visite en France du prince héritier saoudien en moins d’un an. La France a développé des liens économiques et militaires forts avec l’Arabie saoudite, ainsi… Lire la suite