Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé lundi que le financement du groupe Wagner avait été « entièrement assuré par l’État », reconnaissant ainsi pour la première fois les liens entre l’exécutif russe et cette milice privée. Après sa rébellion avortée la semaine dernière, Evgueni Prigojine, le dirigeant de Wagner, est arrivé en Biélorussie cette semaine, selon le président biélorusse. Depuis sa création il y a une dizaine d’années, le groupe Wagner est intervenu pour le compte de la Russie dans de nombreux pays, multipliant les exactions.
Le groupe Wagner est une milice privée créée en Russie aux alentours de 2013-2014. Son dirigeant actuel est Evgueni Prigojine, un homme d’affaires qui a fait fortune en obtenant de nombreux contrats publics en Russie. Il l’a fondé avec Dmitri Outkine, un ancien membre des services de renseignement russes. Le fonctionnement et le financement du groupe Wagner sont opaques : ce sont des enquêtes journalistiques qui ont révélé sa présence dans plusieurs pays et établi des liens entre la milice et la présidence russe. Wagner est « une structure capable d’engager le combat direct, mais qui, au lieu de fonder son succès sur la destruction des forces armées ennemies, va privilégier l’érosion de la volonté de combattre de l’adversaire par la sape de ses arrières en menant des actions de guérilla, par la désorganisation de sa logistique avec le sabotage » et en mettant en place « de la propagande ou des attaques cyber », explique « M. Bertrand », un analyste de guerre sous pseudonyme (car tenu au devoir de réserve) dans la revue Sécurité globale en 2020.
Début 2014, alors qu’éclate une guerre civile dans l’est de l’Ukraine, les combattants de Wagner prêtent main-forte aux séparatistes prorusses qui combattent l’armée ukrainienne. Plusieurs agences de presse comme l’AFP et Reuters signalent la présence de centaines d’« hommes verts », surnommés ainsi en raison de leur treillis kaki, cagoulés et dotés d’armes modernes, aux côtés des combattants séparatistes dans l’est et dans le sud de l’Ukraine. « Vladimir Poutine avait besoin d’avancer sur le terrain ukrainien sans officiellement apparaître comme étant présent militairement », a expliqué la semaine dernière sur France Culture le journaliste d’investigation Benoît Bringer, auteur d’un documentaire sur Wagner. Le recours aux sociétés militaires privées « permet de mener des opérations sans sacrifier de soldats ni salir la réputation des gouvernements indirectement impliqués dans des opérations militaires à l’étranger », pointe l’analyste « M. Bertrand ». Après un référendum organisé en Crimée, non reconnu par l’ONU, la Russie annexera cette région ukrainienne en mars 2014.
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