Cette semaine a été marquée par un retour au calme après les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel M., un jeune homme de 17 ans tué par un policier le 27 juin à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Les forces de l’ordre ont procédé au total à 3 505 interpellations, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lors de son audition mercredi par la commission des Lois du Sénat. La France a connu plusieurs vagues d’émeutes urbaines au cours des dernières décennies, qui ont conduit les autorités à prendre des mesures pour lutter contre les difficultés des habitants des banlieues.
Les chercheurs font remonter la première émeute de banlieue à 1979. Des policiers ayant arrêté un adolescent qui s’était réfugié dans un immeuble de la Grappinière, une cité de Vaulx-en-Velin, dans la banlieue de Lyon, sont pris à partie par plusieurs habitants qui leur jettent des projectiles. Un reportage de France 3 Rhône-Alpes tourné à l’époque montre que l’émeute a conduit à l’incendie d’au moins une voiture [voir la vidéo]. L’émeute de 1979 et celles qui suivront ont « lieu dans les quartiers populaires d’habitat collectif frappés par la désindustrialisation et le chômage qu’elle engendre, habités massivement par des familles d’ouvriers et d’employés dont beaucoup proviennent des grands flux migratoires » de la deuxième moitié du XXe siècle (principalement issus du Portugal, du Maghreb, puis d’Afrique subsaharienne), écrit le sociologue Laurent Mucchielli dans un ouvrage de 2010.
À l’été 1981, Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, connaît de nombreuses soirées d’affrontements entre des jeunes habitants et des policiers. Dans les médias, des jeunes témoignent d’un sentiment de relégation, du racisme dont ils souffrent et critiquent la fréquence des contrôles policiers les visant. En 1982, le gouvernement met en place une opération « anti-été chaud » pour éviter ces violences. Elle consiste à offrir des vacances à des jeunes de quartiers défavorisés ou à proposer des activités sur place. Le dispositif est reconduit l’année suivante. Au début des années 1980, plusieurs jeunes de banlieue sont tués par des habitants, parfois pour des soupçons de vol. Au cours de cette décennie, « le plus fréquent est que de tels “accidents” ne soient suivis que de poursuites en justice par les familles ou de marches silencieuses », écrit le sociologue Alessio Motta dans une revue de 2016. Dans les années 1990, plusieurs « bavures » policières provoqueront des émeutes, « généralement moins de 24 heures après le décès et cela même par grand froid », ajoute-t-il.
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