L’Inde a réussi aujourd’hui à faire se poser sur la Lune une sonde, munie d’un rover.
De nombreuses puissances spatiales ont un regain d’intérêt pour l’exploration lunaire.
En quoi consiste la mission lunaire indienne ?
La mission spatiale indienne Chandrayaan-3 a réussi aujourd’hui à faire alunir une sonde près du pôle Sud de la Lune, une zone encore peu explorée. Il s’agit de la première fois que l’Inde parvient à poser un appareil sur la Lune. La sonde contient un rover (module d’exploration). Cette mission a pour objectifs, outre de réussir cet alunissage, de faire fonctionner le rover sur la Lune et d’y « réaliser des expériences scientifiques », précise l’agence spatiale indienne Isro sur son site. Elle avait mené deux précédentes missions lunaires, en 2009 et en 2019, mais avait perdu la communication avec ses appareils. L’agence explique que la mission Chandrayaan-3 doit permettre « le développement et la démonstration de nouvelles technologies nécessaires aux missions interplanétaires ». L’Inde est la septième puissance spatiale mondiale, avec 1,9 milliard de dollars alloués à son agence spatiale [voir notre infographie], selon le cabinet de conseil McKinsey.
Pourquoi les missions lunaires se multiplient-elles ?
Le week-end dernier, la sonde spatiale russe Luna 25 s’est écrasée à la surface de la Lune. Plusieurs agences spatiales ont des programmes lunaires en cours, tels que celles de l’Union européenne, de la Corée du Sud et de la Chine. Après la dernière mission lunaire russe en 1976, « beaucoup de scientifiques ont considéré qu’il n’y avait plus beaucoup d’intérêt à aller sur la Lune », a expliqué à Brief.me Francis Rocard, spécialiste du système solaire au Centre national d’études spatiales, l’agence spatiale française. L’intérêt pour l’exploration spatiale s’est alors porté sur d’autres objets célestes, comme Mars et les planètes géantes telles que Saturne et Jupiter. Le regain d’intérêt récent pour la Lune est « lié au fait que les Américains y retournent avec Artemis », le programme international d’exploration de la Lune dirigé par la Nasa, l’agence spatiale américaine, qui en fait une étape vers l’exploration de Mars, analyse Francis Rocard.
Quels sont les objectifs scientifiques des missions lunaires ?
L’Inde devient le quatrième pays à faire atterrir un appareil sur le sol lunaire, après les États-Unis, l’URSS et la Chine. La réussite de missions lunaires pour des pays qui n’y sont pas encore allés est une étape test qui leur permet ensuite d’envisager l’espace lointain, explique Francis Rocard. Le programme mené par la Nasa est plus ambitieux : il se veut une première étape vers l’établissement d’une présence humaine durable sur la Lune en vue d’une exploration humaine de Mars. Certaines missions consistent également à explorer le pôle Sud de la Lune, afin d’étudier la quantité d’eau qui pourrait se trouver dans ses cratères et ainsi y assurer la viabilité d’une base. Une autre idée consiste « à utiliser cette eau pour fabriquer des carburants de fusée », explique Francis Rocard. Ce carburant pourrait servir pour de « futures missions dans l’espace lointain », expliquait la Nasa en 2021.
Pour aller plus loin
Les explications de Brief.science sur le programme Artemis.
Notre panorama sur la conquête spatiale.
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