Des militaires ont pris le pouvoir au Niger fin juillet et ont réclamé depuis le départ de l’ambassadeur de France et des militaires français présents dans le pays. Fin août, Emmanuel Macron a déclaré que l’ambassadeur resterait en poste malgré l’expiration d’un ultimatum lancé par les militaires au pouvoir. D’autres juntes ayant pris le pouvoir ces trois dernières années dans des pays africains ont dénoncé la présence française. La perte d’influence de la France sur le continent s’est également traduite dans d’autres domaines.
La plupart des pays d’Afrique subsaharienne appartenant à l’empire colonial français accèdent à l’indépendance en 1960 de façon pacifique. La France du général de Gaulle maintient alors des liens privilégiés avec ses anciennes colonies et conclut des accords bilatéraux de défense et de coopération. Une « pax gallica » en Afrique subsaharienne est ainsi établie : la France « soutient tous les régimes issus de la décolonisation négociée, sans autre condition politique que la “loyauté” envers la France, c’est-à-dire la primauté en matière de partenariat économique, politique et sécuritaire », expliquent Laurent Bansept et Élie Tenenbaum, chercheurs de l’Ifri, un centre de réflexion, dans une étude de 2022. Un secrétariat des Affaires africaines et malgaches, créé en 1961 pour traiter des relations avec ces pays et dirigé par Jacques Foccart, « reste en prise directe avec le président », relate le portail des Archives nationales. La « Françafrique », une expression existant depuis la décolonisation, a pris un sens péjoratif ces dernières décennies. Elle désigne « les connivences politiques, le soutien aux tyrans » ou encore « les marchés économiques de gré à gré baignant dans la corruption », résume l’historien Achille Mbembe dans un rapport remis en 2021 à l’Élysée.
Sékou Touré, le président de la Guinée, indépendante de la France depuis deux ans, annonce en 1960, au nom de « l’intérêt supérieur » du pays, le retrait de la Zone franc et la création du franc guinéen en remplacement du franc CFA. Créée en 1939 et maintenue après les indépendances, la Zone franc lie la France et la plupart de ses anciennes colonies par des accords de coopération monétaire. Le franc CFA est la monnaie commune à la Zone franc. Elle regroupe aujourd’hui 15 pays africains dans trois zones monétaires distinctes [voir une carte], ayant chacune leur monnaie : le franc CFA de l’Union monétaire ouest-africaine, le franc CFA de l’Union monétaire d’Afrique centrale et le franc comorien (pour les Comores). Ces trois monnaies disposent d’une parité de change fixe avec l’euro (qui a succédé au franc). Les francs CFA sont « perçus par une partie importante de l’opinion africaine comme des instruments de domination économique », explique Achille Mbembe dans son rapport. Une réforme est en cours depuis 2019 concernant le franc CFA de l’Union monétaire ouest-africaine, qui doit être renommé « eco ».
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