Dans Brief.me ce week-end, le rôle des conférences sur le climat, une liste noire pour les paradis fiscaux, des donneurs de sperme atypiques et de l’art sur les murs.
« Paradise Papers ». Le Consortium international des journalistes d’investigation, qui rassemble 95 médias internationaux, a commencé dimanche à dévoiler des éléments d’une enquête sur l’évasion fiscale à partir de 13,5 millions de documents principalement issus d’un cabinet international d’avocats et du registre des sociétés de 19 paradis fiscaux. Ces documents montrent le recours à des sociétés offshore de personnalités comme le patron de LVMH Bernard Arnault ou le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross et d’entreprises telles que Nike, Apple, Dassault Aviation ou Whirlpool. « C’est apparemment légal, mais quand vous engagez une armée d’avocats fiscalistes spécialisés, que vous faites des montages très sophistiqués pour ne pas payer l’impôt, pour ne pas payer la TVA, où est la frontière entre l’évasion fiscale, dite légale, et la fraude fiscale ? », a réagi sur France Inter Renaud Van Ruymbeke, doyen des juges d’instruction du pôle financier de Paris.
Compenser la taxe sur les dividendes. Les députés ont adopté lundi un projet de loi de finances rectificative pour 2017 prévoyant un mécanisme pour rembourser une taxe sur les dividendes mise en place en 2012, mais jugée illégale par le Conseil constitutionnel. Pour équilibrer son budget, l’État va demander une « contribution exceptionnelle » aux plus grandes entreprises du pays. Étienne Lefebvre, rédacteur en chef aux Échos, juge cette solution injuste : « Les groupes Banque populaire-Caisse d’épargne, Crédit agricole et Crédit mutuel vont régler à eux trois un milliard d’euros de contribution, soit 20 % du produit attendu, alors même qu’ils ne toucheront quasiment pas de remboursements de taxe sur les dividendes. Tout simplement parce qu’ils n’en distribuent pas. »
Objectif de réduction du recours au nucléaire repoussé. Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a déclaré mardi que la France ne pourrait pas ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % en 2025 comme prévu dans la loi sur la transition énergétique de 2015. Il a expliqué que la réalisation de cet objectif se ferait « au détriment de la fermeture des centrales à charbon » et « de nos objectifs climatiques », puis a précisé travailler sur « l’échéance de 2030 ou 2035 ». « Le problème c’est que les énergies renouvelables ne se développent pas assez vite », analyse dans L’Express l’économiste Alain Grandjean qui ajoute que les « batailles juridiques de riverains ou d’associations freinent le développement » de l’énergie éolienne.
Inauguration du Louvre Abu Dhabi. Emmanuel Macron a inauguré mercredi à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, le musée Louvre Abu Dhabi, issu d’un partenariat entre l’émirat et la France dans le cadre duquel 13 musées français ont prêté des œuvres de leur collection. « Derrière les fastes de cette inauguration, il y a une autre histoire qui est moins reluisante, celle des conditions de travail des ouvriers migrants » ayant participé au chantier, a déclaré sur RFI Bénédicte Jeannerod, directrice de l’antenne française de l’ONG Human Rights Watch, mentionnant « des accidents du travail, des confiscations de passeport, des conditions de vie et de logement qui sont extrêmement difficiles, des salaires de misère ou même des non-paiements de salaire ».
Tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé hier sa « grande inquiétude » devant les tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran qui lui font craindre une « escalade aux conséquences tragiques » au Liban, où les deux pays mènent une lutte d’influence. L’Arabie saoudite a appelé jeudi ses ressortissants à quitter le territoire libanais « le plus vite possible ». Pour Didier Billion, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (un centre de recherche et de réflexion), l’Arabie saoudite conçoit « une véritable obsession » à l’encontre de l’Iran et « s’est fixé l’objectif de le contrer en s’affirmant comme le leader du monde arabe ou, en tout cas, de la plus grande partie possible de celui-ci ».
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