7 mai 2022

Dans B‌r‌i‌e‌f‌.‌m‌e ce week-end, la lutte contre l’obésité, les circonscriptions législatives, l’engouement pour les montagnes russes et des morceaux qui restent dans la tête.

On revient au début

La lutte contre l’obésité

Près d’un quart des adultes en Europe sont considérés comme obèses, selon un rapport publié mardi par le bureau européen de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une agence de l’ONU. Il estime que l’obésité constitue une « épidémie croissante » en Europe. Cette maladie non reconnue comme telle durant la majeure partie du XXe siècle a commencé à faire l’objet de politiques publiques au début des années 2000, sans que celles-ci parviennent à infléchir la hausse de sa prévalence partout dans le monde.

Le concept

L’obésité est une maladie chronique qui se caractérise par un excès de masse grasse. Elle « résulte de l’intrication de plusieurs facteurs », comme la sédentarité, l’alimentation et la génétique, explique l’Inserm, un institut de recherche médicale public, sur son site. « Une grande partie des personnes en situation d’obésité ont de nombreux facteurs de prédisposition génétique » qui ne sont pas responsables individuellement du développement de l’obésité mais le favorisent lorsqu’ils interagissent avec d’autres facteurs (environnement socio-économique, stress, par exemple), précise à B‌r‌i‌e‌f‌.‌m‌e Karine Clément, professeur de nutrition à Sorbonne Université, médecin chercheur à l’Inserm. Les complications associées à l’obésité (diabète, maladies cardiovasculaires, cancers, etc.) entraînent la mort d’au moins 2,8 millions de personnes dans le monde chaque année, selon l’Inserm. Le nombre de cas d’obésité dans le monde a quasiment triplé depuis 1975, selon l’OMS. 17 % de la population adulte est concernée par cette maladie en France, signale le ministère de la Santé.

Les dates clés

  • 1997
    L’obésité reconnue comme « maladie chronique » par l’OMS

    En juin 1997, une réunion d’experts organisée par l’OMS définit pour la première fois l’obésité comme une « maladie chronique ». « Elle cesse d’être considérée comme un état et devient une pathologie », explique Karine Clément. « L’obésité a fortement progressé dans le monde depuis les années 1970, en premier lieu aux États-Unis, puis dans les pays européens », contextualise-t-elle. Un rapport de l’OMS publié en 1998 incite les pays à développer la prévention et la prise en charge de l’obésité. Les politiques publiques qui seront adoptées dans les années suivantes prendront surtout la forme de politiques de prévention « centrées sur le comportement individuel », souligne Thibault Bossy, maître de conférences en sociologie, dans un ouvrage collectif de 2010. « Comme d’autres problèmes de santé publique (alcoolisme, tabagisme), l’obésité a longtemps été perçue comme un problème moral, de faiblesse de la volonté individuelle, avant aujourd’hui d’être appréhendée sous l’angle de facteurs autres qu’individuels (environnementaux, socio-économiques) », pointe-t-il.

  • 2001
    Combattre l’obésité infantile

    Le gouvernement français lance en janvier 2001 le premier Programme national nutrition santé (PNNS), dont l’un des axes prioritaires est la lutte contre l’obésité infantile. Des circulaires ministérielles adoptées la même année et en 2003 mettent en avant le rôle de l’école dans ce domaine, recommandant l’apport de repas équilibrés à la cantine. « Depuis les années 1970, la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les enfants a globalement augmenté dans tous les pays », souligne une étude de l’Université Paris 13 publiée en 2011. Ses auteurs rapportent qu’en 2000, l’obésité concernait 3,8 % des enfants de 7 à 9 ans, mais qu’en 2007 ce pourcentage est tombé à 2,8 %, ce que le rapport explique en partie par la hausse de la pratique d’une activité sportive en dehors de l’école. Cette décrue n’aura cependant qu’un temps : « On a cru qu’il y avait un infléchissement de la courbe vers 2010, mais elle a continué de progresser ensuite, en particulier chez les personnes à la situation économique plus vulnérable », explique Karine Clément.

Inscrivez-vous pour poursuivre votre lecture !

Essayez gratuitement Brief.me pendant 30 jours.
Sans engagement ni carte bancaire.

J’ai déjà un compte