Dans Brief.me ce week-end, le conflit nord-irlandais, la Cour de cassation, des œuvres hors de prix et une technique de pliage des avions en papier.
On revient au début
Le conflit irlandais
Le Sinn Fein, parti militant pour la réunion de l’Irlande du Nord et de la République d’Irlande, est arrivé samedi dernier et pour la première fois en tête des élections parlementaires d’Irlande du Nord. Ce parti politique est né il y a plus d’un siècle alors que se renforçait le mouvement nationaliste contre la présence britannique sur l’île d’Irlande, avant sa partition. Les nationalistes irlandais se sont opposés pendant plusieurs décennies aux unionistes, partisans du maintien de l’Irlande du Nord dans le Royaume-Uni.
À l’origine
L’île d’Irlande est conquise par des Anglo-Normands au XIIe siècle, puis par l’Angleterre. Cette dernière intensifie au XVIe siècle sa politique des « plantations », confisquant des terres aux Irlandais majoritairement catholiques pour les attribuer à des colons anglais et écossais protestants, principalement en Ulster, la province la plus au nord [voir une carte]. Après l’échec d’une nouvelle révolte irlandaise, l’île est pleinement intégrée en 1801 au Royaume-Uni avec les trois autres nations (anglaise, galloise et écossaise). Avec l’accroissement du sentiment antibritannique, le mouvement nationaliste irlandais se renforce au cours du XIXe siècle et le parti nationaliste Sinn Fein est créé en 1905. La répression en 1916 à Dublin de l’insurrection de Pâques, au cours de laquelle des séparatistes irlandais ont proclamé l’indépendance, participe à la popularité du mouvement nationaliste. En 1919, les députés du Sinn Fein fondent à Dublin un Parlement irlandais, qui déclare l’indépendance. Débute alors la guerre d’indépendance de l’Irlande, qui oppose les forces britanniques à l’Armée républicaine irlandaise (IRA), une organisation paramilitaire nationaliste nouvellement créée, qui mène une guérilla.
Les dates clés
- 1921La partition de l’Irlande
La signature du traité de Londres en 1921, qui met fin à la guerre d’indépendance, entraîne la partition de l’Irlande en deux. L’État libre d’Irlande est créé. Son territoire recouvre 26 comtés [voir une carte] et il a le statut de dominion : un État fortement autonome, mais qui reste membre de l’Empire britannique, comme le Canada. Six comtés de la province d’Ulster choisissent de rester dans le Royaume-Uni : ils forment l’Irlande du Nord, avec son propre Parlement. Dans ce territoire, les unionistes, majoritaires et le plus souvent protestants, qui souhaitent rester liés au Royaume-Uni, se méfient de la forte minorité de catholiques nationalistes, qui n’acceptent pas la partition. Les dirigeants unionistes discriminent les catholiques en matière de logement ou d’emploi. L’État irlandais quittera définitivement le giron britannique en proclamant la République d’Irlande en 1949. Ce régime sera reconnu par le Royaume-Uni, qui réaffirmera dans le même temps sa souveraineté sur l’Irlande du Nord.
- 1972« Bloody Sunday »
En janvier 1972, plusieurs milliers de personnes participent à une manifestation organisée par une association de défense des droits civiques des catholiques à Londonderry, dans le nord-ouest de l’Irlande du Nord. Ils protestent contre la politique de l’internement, consistant à emprisonner sans procès les membres présumés de l’IRA. Cette manifestation interdite tourne à l’affrontement avec les militaires britanniques, qui tuent 13 personnes. Après une première enquête aux conclusions controversées, une seconde enquête commandée par le gouvernement britannique en 1998 conclura en 2010 que les soldats avaient tiré sans justification et que les victimes ne représentaient pas de menace. Cet événement, baptisé le « Bloody Sunday » (« dimanche sanglant »), s’inscrit dans le contexte des « Troubles », qui désignent une période de violences s’étalant de 1968 à 1998 en Irlande du Nord et qui ont vu s’opposer nationalistes et unionistes. L’IRA, qui milite pour l’unification de l’île irlandaise, a commis des attentats, y compris en Grande-Bretagne.
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