Dans Brief.me ce week-end, les montagnes face au changement climatique, les taux de change, la propagation des rumeurs et l’art du Moyen-Âge.
On revient au début
Les montagnes face au changement climatique
Un grand bloc de glace et de roche s’est détaché dimanche dernier du glacier Marmolada, dans le nord-est de l’Italie, entraînant la mort d’au moins neuf personnes. Le chef du gouvernement italien, Mario Draghi, a déclaré lundi que l’effondrement était lié à « la dégradation de l’environnement et de la situation climatique ». Le réchauffement climatique est particulièrement visible en montagne, où il occasionne un important recul des glaciers. Ses conséquences sont multiples.
Le concept
Lié aux activités humaines, le réchauffement climatique qui s’est accéléré sur la planète au cours des dernières décennies a provoqué une réduction de la taille des glaciers et de la couverture neigeuse des montagnes, note le Giec, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, mis en place par l’ONU, dans un rapport publié en septembre 2019. La disparition progressive des glaciers est problématique, car ils sont « des réservoirs d’eau », explique à Brief.me le glaciologue Bernard Francou, coauteur du livre « Coup de chaud sur les montagnes ». « On peut penser que le recul des glaciers va provoquer des catastrophes de plus en plus fréquentes », déclare-t-il. Il note que les périodes d’enneigement, qui se raccourcissent, ont un impact sur le tourisme lié aux sports d’hiver et provoquent un déficit en eau qui nuit à l’élevage en montagne. « Il y a un assèchement des sols extrêmement dommageable pour certaines espèces d’arbres », ajoute Bernard Francou.
Les dates clés
- 2008Alerte sur la fonte des glaciers
Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) alerte en mars 2008 sur le rythme record atteint par la fonte des glaciers. Le taux de fonte annuel moyen des glaciers de montagne a « doublé après le tournant du millénaire en comparaison des taux déjà accélérés de fonte observés dans les deux décennies précédentes », relève le Service mondial de surveillance des glaciers, un organisme d’étude soutenu par le PNUE, en s’appuyant sur des relevés effectués sur 30 glaciers. Dans les Alpes, « c’est à partir de 1985-1986 qu’on a franchi un tournant et qu’on a vu les glaciers reculer », explique Bernard Francou. « Il y a ensuite eu une deuxième accélération à partir de 2003 ». Dans un premier temps, la fonte des glaciers augmente le débit des rivières, ce qui peut avoir un impact positif pour les populations qui en dépendent, mais à long terme, le recul des glaciers peut conduire à des pénuries d’eau.
- 2013L’Himalaya sous surveillance
En septembre 2013, l’Icimod, un centre de recherche intergouvernemental réunissant les huit pays de la région de l’Hindou Kouch et de l’Himalaya, dont la Chine et l’Inde, lance un programme d’évaluation de la situation de cette région montagneuse face au changement climatique. Cette région est la source de 10 grandes rivières asiatiques qui fournissent en eau 1,9 milliard de personnes, selon l’Icimod. Le premier rapport de ce programme d’évaluation, rendu en 2019, estime que même un réchauffement limité à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, comme le prévoit l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat conclu en 2015, conduirait à la fonte d’un tiers des glaciers de la région d’ici 2100. « Le manque d’eau est un foyer de tensions qui risque de déboucher sur des guerres », particulièrement dans une région où se côtoient des pays qui entretiennent des relations difficiles comme l’Afghanistan, l’Inde et la Chine, affirme Bernard Francou.
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