1er octobre 2022

Dans B‌r‌i‌e‌f‌.‌m‌e ce week-end, le régime iranien depuis la révolution islamique, les astéroïdes, les nus dans l’art et l’épopée d’un disquaire nord-irlandais.

On revient au début

Le régime iranien depuis la révolution islamique

Au moins 83 personnes sont mortes dans les manifestations qui durent depuis mi-septembre en Iran, a rapporté jeudi l’ONG de défense des droits humains Iran Human Rights. Ces manifestations ont débuté après la mort de Mahsa Amini, une femme décédée en détention après avoir été arrêtée pour le port d’un voile islamique non conforme à la loi. Depuis la révolution islamique de 1979, le régime iranien, contrôlé par le Guide suprême, réprime les mouvements sociaux.

À l’origine

En 1979, le shah d’Iran, le monarque Mohammad Reza Pahlavi, fuit le pays alors qu’une mobilisation de différents groupes d’opposition au régime (communistes, libéraux, islamistes) débouche sur une révolution. Le shah, « considéré comme n’étant plus à l’écoute de sa population, a adopté une logique de répression » et ses opposants jugent qu’il est « à la botte des États-Unis », explique à B‌r‌i‌e‌f‌.‌m‌e l’historien et chercheur sur l’Iran Jonathan Piron. L’ayatollah Moussavi Khomeini s’empare du pouvoir. L’Iran devient une république théocratique islamique, dotée d’un Guide suprême, nommé à vie, et d’institutions (présidence de la République, Parlement) élues au suffrage universel. « Tout est contrôlé et cadenassé par le pouvoir du Guide suprême », à la tête de l’État, souligne Jonathan Piron. La situation économique de l’Iran se dégrade à partir de la révolution islamique, car les autorités manquent « d’expertise économique » et sont « isolées de la communauté internationale » par les sanctions américaines, estiment les chercheurs Mohammad-Reza Djalili et Thierry Kellner dans un article de 2019.

Les dates clés

  • 1989
    La succession Khomeini-Khamenei

    En juin 1989, alors que l’Iran sort d’une guerre contre l’Irak (1980-1988), le Guide suprême, l’ayatollah Khomeini, meurt à l’âge de 86 ans. Lui succède l’ayatollah Ali Khamenei, président de l’Iran depuis 1981. « La personnalité de l’ayatollah Khamenei a été sans doute décisive dans la tournure autoritaire du pouvoir en Iran », estime le sociologue Farhad Khosrokhavar dans une analyse publiée en 2019 sur le site du centre de réflexion Institut Montaigne. Il explique que la vision de l’ayatollah Khamenei « sur les diverses questions qui agitent le monde moderne est profondément conservatrice ». Le nouveau Guide suprême étend ses pouvoirs, contrôlant le système judiciaire et les ressources financières du pays. L’ayatollah s’appuie sur les Gardiens de la révolution, une force armée particulièrement active durant la guerre Iran-Irak, qui devient « un puissant acteur politique et économique », explique Jonathan Piron.

  • 1997
    Les espoirs suscités par l’élection de Khatami

    Mohammad Khatami, un religieux modéré et libéral, est élu président de l’Iran en mai 1997 avec près de 70 % des voix. Les appuis de Khatami proviennent surtout de la gauche, d’intellectuels, de femmes et de jeunes, souligne un article du site de l’École de politique appliquée de l’université de Sherbrooke, au Canada. « Pendant la campagne, le nouveau président a prôné une société plus ouverte et tolérante. Il affirme vouloir “assurer les droits civils et la liberté des citoyens” ainsi que limiter la censure dans les médias », poursuivent les auteurs de l’article. Les espoirs de changement des électeurs de Khatami sont vite déçus : en 1999, un mouvement étudiant est violemment réprimé. « Alors qu’en 1997 le mouvement de l’éveil de la société civile et la présidence de Khatami avaient un moment remis en cause la nature autocratique du pouvoir, le manque de courage politique du président » et « la peur d’une répression sanglante » ont « paralysé l’opposition » au Guide suprême, juge Farhad Khosrokhavar sur le site de l’Institut Montaigne.

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