Dans Brief.me ce week-end, le poids des syndicats en France, la loi martiale, des couleurs disparues et un portrait de Denzel Washington.
On revient au début
Le poids des syndicats en France
Une journée de grève et de mobilisation interprofessionnelle pour l’augmentation des salaires a eu lieu mardi à l’appel des principaux syndicats, dont la CGT, FO, la FSU et des organisations de jeunesse. Autorisés depuis la fin du XIXe siècle en France, les syndicats ont obtenu des avantages importants pour les salariés, mais ils ont vu leur représentativité baisser au fil des années.
À l’origine
Les syndicats sont des groupements constitués pour la défense d’intérêts professionnels ou catégoriels communs, selon la définition du Larousse. Les syndicats de salariés sont autorisés en France depuis la loi Waldeck-Rousseau de 1884. Nommée d’après le ministre de l’Intérieur de l’époque, elle met fin à la loi Le Chapelier qui avait interdit les associations professionnelles en 1791. Syndicats et associations professionnelles peuvent désormais « se constituer librement sans l’autorisation du gouvernement », prévoit la loi. En 1886 est fondée la Fédération nationale des syndicats, d’orientation marxiste, qui sera l’un des courants à l’origine de la création en 1895 de la Confédération générale du travail (CGT). En 1887 est fondé le premier syndicat chrétien de travailleurs, le Seci, rassemblant des employés du commerce et de l’industrie. Il servira de fondation à la création en 1919 de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), dont émanera la Confédération française démocratique du travail (CFDT) à l’issue d’une scission en 1964. Ces syndicats connaissent un essor rapide au cours de la première moitié du XXe siècle, avant de connaître des périodes de déclin après la Seconde Guerre mondiale.
Les dates clés
- 1968Des acquis syndicaux dans la foulée d’une mobilisation étudiante
Le mouvement de contestation qui débute dans les universités en 1968 déconcerte d’abord la direction de la CGT. Son secrétaire général, Georges Séguy, déclare alors que la CGT n’a « aucune complaisance envers les éléments troubles et provocateurs qui dénigrent la classe ouvrière ». « La CFDT se trouve davantage en écho avec le mouvement parce qu’elle y perçoit une contestation plus fondamentale de la société », écrivent les maîtres de conférences en sciences politiques Dominique Andolfatto et Dominique Labbé dans un article de 2018. La CGT et la CFDT s’entendent tout de même sur un soutien au mouvement étudiant et organisent avec d’autres syndicats une manifestation massive le 13 mai. Les principaux syndicats de salariés et les représentants des employeurs sont reçus les 25 et 26 mai au ministère du Travail, rue de Grenelle, où ils négocient les accords du même nom. Ils permettent la création de sections syndicales dans les entreprises. Celles-ci ont pour rôle d’organiser collectivement les salariés de l’entreprise en vue d’améliorer leurs conditions de travail.
- 1996Le taux de syndicalisation se stabilise
Avec « la montée du chômage de masse et la restructuration des bassins industriels », le taux de syndicalisation des salariés chute dans les années 1970-1980, observe une note publiée en 2006 par l’institut national de statistiques Insee. Il se stabilise autour de l’année 1996 [voir notre graphique]. Avec un pourcentage de salariés syndiqués à peine supérieur à 10 % depuis, la France enregistre l’un des taux les plus faibles de l’OCDE, une organisation regroupant une trentaine de pays parmi les plus développés du monde. La note publiée en 2006 par l’Insee souligne « la singularité du modèle français de relations professionnelles où les organisations syndicales négocient pour l’ensemble des salariés et non pour leurs seuls adhérents ». De ce fait, il n’est pas nécessaire d’appartenir à un syndicat pour bénéficier des accords qu’il a négociés. La syndicalisation augmente avec l’âge des salariés et elle est plus forte chez les cadres que chez les ouvriers, selon des chiffres publiés en 2019 par la Dares, le service des statistiques du ministère du Travail.
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