25 mars 2023

Dans B‌r‌i‌e‌f‌.‌m‌e ce week-end, l’adaptation au changement climatique, les mandats d’arrêt internationaux, les coulisses d’un journal suisse et des photos d’écoliers rebelles.

On revient au début

L’adaptation au changement climatique

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), mis en place par l’ONU en 1988, a publié lundi la synthèse de ses derniers rapports sur le changement climatique. Dans un document adressé aux décideurs politiques, le Giec souligne l’importance de mettre en œuvre simultanément des mesures d’atténuation et d’adaptation. Ce dernier concept, qui veut que l’on se prépare à vivre avec les conséquences du réchauffement climatique, a longtemps été mis au second plan par les États.

Le concept

Tandis que l’atténuation du changement climatique consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement de la planète, l’adaptation est une « démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences », explique le ministère de la Transition écologique sur son site. « Par exemple, on peut planter ou préserver des arbres autour de chez soi afin de maintenir une température plus fraîche à l’intérieur » ou « mettre en place des systèmes permettant d’éviter les inondations dans les rues » de certaines villes côtières, note l’ONU dans un article. L’organisation a appelé dès 1992 – dans la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques – les États à préparer des mesures d’adaptation. Or, dans les politiques publiques en Europe et en France, « historiquement, l’accent a été mis, et continue de l’être, sur l’atténuation, souvent au motif que l’adaptation signifierait l’échec de cette dernière », déplore le rapport annuel 2021 du Haut Conseil pour le climat (HCC), une instance consultative indépendante française.

Les dates clés

  • 2007
    La gestion de la montée des eaux aux Pays-Bas

    En 2007, le gouvernement néerlandais lance le programme « Room for the River », qui doit permettre au pays de faire face aux risques d’inondations accentués par le changement climatique. Les Pays-Bas sont particulièrement vulnérables à la montée des eaux, puisqu’une importante partie de ce territoire se situe sous le niveau de la mer. Le programme « Room for the River » prévoit notamment l’élargissement du lit des cours d’eau [voir une vidéo en anglais]. En 2018, alors que le programme touchait à sa fin, un responsable du ministère néerlandais des Infrastructures estimait son coût total à 2,3 milliards d’euros. « Room for the River a été bien vu dans l’ensemble, mais ce n’était pas le cas lorsque nous avons commencé », a expliqué Willem Jan Goossen sur le site de l’Agence européenne pour l’environnement, un organisme de l’UE, citant par exemple le mécontentement provoqué par les démolitions de maisons effectuées pour construire des digues. « Je suis sûr que nous pourrons faire face au changement climatique au moins durant ce siècle et peut-être même plus longtemps », ajoutait-il, jugeant que pour y parvenir, l’adaptation était « essentielle ».

  • 2011
    La stratégie française

    En juillet 2011, le gouvernement français présente son premier Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). « Des changements profonds sont désormais inéluctables, quels que soient les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui pourront être déployés », note le ministère de l’Écologie en introduction du plan. Ce dernier prévoit 84 actions, parmi lesquelles le renforcement de la recherche sur l’adaptation ou encore l’amélioration du soutien des exploitants agricoles en cas d’aléas climatiques. Un bilan réalisé par le ministère en 2015 tire un « constat globalement positif des réalisations » du PNACC, mais appelle à accélérer les efforts, par exemple sur la gestion des ressources en eau. Un deuxième PNACC a été lancé en 2018. Selon le rapport annuel 2021 du Haut Conseil pour le climat, « les deux tiers de la population française sont déjà fortement ou très fortement exposés au risque climatique ». En France, le changement climatique « aggrave les aléas liés à l’érosion côtière, aux submersions marines, à la durée et à l’intensité des vagues de chaleur », pointe l’organisme. Le HCC met aussi en avant « des conditions propices aux incendies de forêt ».

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