Dans Brief.me ce week-end, les causes de la dette publique de la France, la fonction de Contrôleur général des lieux de privation de liberté, un court-métrage amusant sur le péché et un ascenseur pour monter dans le ciel.
On revient au début
Les causes de la dette de la France
L’agence de notation Fitch a révisé vendredi dernier à la baisse la note financière de la France de AA à AA-. Fitch la justifie entre autres par les tensions sociales autour de la réforme des retraites. Les agences de notation sont des entreprises privées dont l’activité consiste à évaluer la capacité des entreprises, des États et des collectivités locales à rembourser leurs emprunts. La dette publique de la France a fortement augmenté ces dernières décennies, en particulier lors des crises économiques de 2007-2008 et de 2020.
Le concept
La dette publique représente la dette de l’État et des autres administrations publiques (collectivités territoriales, Sécurité sociale et organismes d’administration centrale). Elle résulte des emprunts réalisés pour financer le déficit public, qui survient lorsque les dépenses de l’État au cours d’une année sont supérieures à ses recettes. La dette est la conséquence de l’accumulation de déficits année après année. Pour emprunter de l’argent, l’État émet des obligations qui s’échangent sur les marchés financiers. Ces titres procurent des intérêts réguliers à leurs détenteurs. Du fait de la capacité des États à encaisser des recettes grâce aux impôts, les investisseurs leur font confiance et leur permettent de réemprunter pour rembourser la somme prêtée à la fin de la durée prévue. La dette d’un État peut avoir une durée de vie infinie, tant qu’il a la confiance des investisseurs et qu’il apparaît comme étant solvable. Dans le cas contraire, les investisseurs peuvent réclamer des intérêts plus élevés pour la souscription de nouveaux titres de dette. C’est donc pour maintenir leur solvabilité que les États cherchent à se désendetter. La dette est souvent exprimée en pourcentage du PIB (la production totale de biens et services).
Les dates clés
- 1981Une « culture de la dépense »
En 1981, le Premier ministre socialiste, Pierre Mauroy, annonce un plan visant à relancer l’économie, affectée par les chocs pétroliers des années 1970, avec des créations d’emplois et des mesures sociales, comme la revalorisation de prestations sociales. Ces mesures sont financées via plusieurs mécanismes, dont un impôt sur les grandes fortunes nouvellement créé. Mais « l’essentiel de ces dispositifs est financé par une hausse de la dette publique », explique le maître de conférences Georges Saunier dans une publication de 2016 sur le site de la Fondation Jean-Jaurès, un centre de réflexion politique. La dette publique de la France passe de 20,7 % du PIB en 1980 à 26,6 % du PIB en 1983. Cette hausse va se poursuivre de manière marquée dans les années 1990. « Depuis le début des années 1980, l’augmentation de l’endettement est en fait considérée comme une ressource publique à part entière », analyse un rapport remis en 2005 au ministère de l’Économie, pointant une « culture de la dépense ». « Une large partie de l’augmentation de la dette a été utilisée pour financer les dépenses courantes de l’État », est-il expliqué.
- 2006Réduction de la dette
La dette publique de la France baisse fin 2006 de plus de deux points : elle passe de 66,2 % du PIB en 2005 à 63,9 % du PIB en 2006, selon l’Agence France Trésor. Ce service du gouvernement qui gère la dette de l’État précise alors que cette réduction est « la plus importante enregistrée au cours des 30 dernières années en France ». Pour un État, les principaux leviers pour réduire son endettement sont la baisse des dépenses publiques et la hausse des impôts. Pour parvenir à cette réduction de la dette en 2006, le ministre de l’Économie, Thierry Breton, a mis en œuvre plusieurs stratégies, dont une meilleure maîtrise des dépenses publiques (l’État ne dépense pas plus que le montant autorisé par le Parlement) ainsi que « la cession d’actifs non stratégiques de l’État », comme des concessions autoroutières. Une grande partie du produit de la privatisation des autoroutes a servi au désendettement, a déclaré l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin lors d’une audition d’enquête parlementaire en 2020. L’État y a cependant perdu des recettes annuelles.
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